Dans L’Hypothèſe d’une cataſtrophe ſur la Lune Écrit par Bill Safire, à lire par Richard Nixon, 1969

À : H. R. Haldeman
De : Bill Safire 18 juillet 1969

Dans l’hypothèse d’une catastrophe sur la Lune :

Le destin a voulu que les hommes qui sont allés sur la Lune pour l’explorer en paix resteront sur la Lune pour y reposer en paix.

Ces hommes courageux, Neil Armstrong et Edwin Aldrin, savent qu’ils ne peuvent être secourus, mais ils savent aussi que l’humanité trouve dans leur sacrifice des raisons d’espérer.

Ces deux hommes donnent leur vie pour le plus noble des desseins de l’humanité : la recherche de la vérité et de la connaissance.

Ils seront pleurés par leurs familles et leurs amis ; ils seront pleurés par leurs concitoyens ; ils seront pleurés par les peuples du monde entier ; ils seront pleurés par la Terre, notre mère, qui a pris le risque d’envoyer deux de ses fils dans l’inconnu.

Par leur voyage d’exploration, ils ont contribué à faire l’unité des hommes de la Terre ; par leur sacrifice, ils consolident la fraternité humaine.

Dans l’Antiquité, les hommes regardaient les étoiles et voyaient des héros dans les constellations. Aujourd’hui, ce que nous faisons n’est pas très différent, mais nos héros sont de chair et de sang.

D’autres viendront et trouveront sûrement le chemin du retour. Rien n’interrompra l’aventure humaine. Mais ces hommes, parce qu’il furent les premiers, resteront les premiers dans nos cœurs.

Tout homme qui lèvera les yeux vers la Lune dans les nuits qui viendront saura qu’une autre partie du monde est à jamais de l’humanité.

Avant la déclaration du président :

Le président devra téléphoner à chacune des futures veuves.

Après la déclaration du président, au moment où s’interrompent les communications de la Nasa avec l’équipage :

Un prêtre devra suivre le cérémonial des funérailles en mer, recommander l’âme des morts au plus profond des abîmes et terminer par la prière du Seigneur.